De l'illusion à l'académie!

La délivrance: Premiers pas à l'académie!

De l'illusion à l'académie!

« Peut-on perpétuellement vivre sa vie en la rêvant ? » Cette question qui venait titiller ton esprit, avec ses airs simples et évidents contribuait à émietter le calme fragile que tu laissais paraître ce jour-là. En effet, enfermée dans les recoins de ta vaste chambre, tu commençais sérieusement à te lasser de rêver le monde, de lui donner ta signification, ton interprétation de celui-ci. Tu aurais voulu partir à sa découverte, être confrontée à des jeunes de ton âge plutôt que de créer un univers, certes féérique mais non authentique.

Depuis quelques jours déjà, tu avais reçu cette lettre et tes parents hésitaient à te la donner. Qui pouvait bien t’écrire ? Toi, qui n’avait pas l’ombre d’un ami, qui ne connaissaient que les frontières de ta chambre depuis des années, comment était-il possible que tu reçoives une lettre ? Et pourtant, c’était bien le cas, une missive envoyée d’une école d’après tes grands-parents, une école de magie.

Mon esprit dériva, malgré moi, vers la pensée de cette école, j’imaginais un nombre d’élèves différents, certains qui possédaient le don de voler, d’autres qui, au contraire maîtriser les éléments, certains qui couraient sur les murs, d’autres encore qui crachaient des flammes. Je rêvais de professeurs étranges qui savaient léviter d’une pièce à une autre, qui transformer en grenouille les élèves turbulents et qui enseignaient des matières horrifiantes, telle que reconnaître la qualité des insectes en tant qu’ingrédient. Enivrée par cette atmosphère des plus rassurantes et enjouées, le monde que je créais ne tarda pas à se matérialiser devant moi et je pus profiter de cet univers à ma guise. Néanmoins, un élément auquel je n’avais pas songé était présent et cela m’étonna au plus haut point : Un grand arbre sur lequel était posé une lettre à ton nom ? Tu observas celle-ci quelque peu étonné, habituellement, rien de nouveau ne venait se loger dans ton univers à moins que tu n’y penses.

Tu ouvris rapidement celle-ci et en parcourut les lignes, c’était une lettre de cette fameuse école, Asafumi ? Elle reconnaissait ta différence et te permettait de rejoindre celle-ci de manière si simple que tu doutais de la vraisemblance de celle-ci. Un tremblement nerveux parcourut ta main, en effet, peut-être commençais-tu par te faire piéger par tes propres illusions ? Tu te concentras, malgré tout, sur la lettre et du fond du cœur, répéta ses mots qui sonneraient peut-être le glas de ta délivrance, «  J’accepte de rejoindre Asafumi ! ».

Dans un premier temps, rien ne se passa pour ton plus grand désespoir. Tu ponctuas cette phrase vaine par un soupir de frustration et ton univers fut balayé par ton chagrin, redécouvrant ainsi les parois de ta prison dorée. Tu fus déçue d’avoir cru un instant à de telles sottises, une larme roula sur ta joue gauche que tu t’empressas d’effacer par un geste de ta main. Cependant quelque chose se d’étrange se déroula, le décor familier de ma chambre s’évanouit. J’ouvris la bouche, stupéfaite et circonspecte devant ce bouleversement.  Les objets de ma chambre, mon lit, les meubles, mes vêtements, tout ce qui m’avait été familier durant mon existence se volatilisa cédant la place à un château cristallin digne des plus grands contes de fées.  Une barrière encercle le monument large et d’une hauteur considérable. De tes petites mains frêles, tu pousses la porte d’entrée et la fraîcheur de celle-ci te rassure sur la réalité de cette vision. Tu venais de faire tes premiers pas au sein de l’académie.