Je courais, encore et encore, j’avais l’impression de fuir quelque chose. Mais qui ? Quoi ? Je me trouvais dans une forêt qui semblait hostile, non, elle l’était ! J’étais plongée dans la pénombre de plus, je n’y voyais pratiquement plus rien, tout était floue, je ne pouvais qu’apercevoir des silhouettes terrifiantes de certains arbres voulant m’attirer vers eux. Mes vêtements furent déchirés et tâchés par ma maladroite chute à cause de mes foutus pieds qui ne savent même plus quelle direction prendre ! Je me relevais de cet épisode encore confus, comprenant que ce n’était que le début de tout ça. Je marchais sans savoir où j’allais. A chaque pas que je faisais, c’était une horreur qui m’est interminable; mes poumons commençaient à me lâcher avec comme conséquence, de plus en plus de mal à respirer. La souffrance devint plus dure à supporter, j’avais l’impression que je mourrais à petit feu.

Des voix familières à peine audible crièrent mon nom avec un ton amusé, comme si tout ce que je traversais était drôle, et je peux vous l’assurez que non ! Je m’assis contre un arbre afin d’essayer de reprendre mon souffle.


« Mais qu’est-ce qu’il t’arrive Jasmine ?» Dis-je à moi-même, voulant une réponse tout en sachant que je n’en aurai pas.


Je me mis légèrement a sourire comme une idiote.


« Voilà que je parle à moi-même maintenant, nan mais franchement c’est quoi c’déli... »


La fin de ma phrase fut interrompue par un goût métallique sortant de la bouche, cela devait être du sang, sans doute. Il ne manquait plus que ça ! Pensais-je avant de tousser bruyamment à plusieurs reprises tout en crachant une énorme quantité de sang. Ma main essayait d’empêcher ce liquide à l’aspect rougeâtre de s’en échapper, en vain.

Je serrai les dents et me relevai pour reprendre mon chemin. Non mais attendez ?! Je ne sais même pas où suis-je, comment pourrais-je reprendre mon chemin ?! Je poussai un soupir d’agacement, tout ceci commençait vraiment à m’énerver ! Je marchais fébrilement, m’appuyant sur différents arbres pour m’aider à rester debout, même si je pense que cela ne va pas durer très longtemps. Soudain, devant moi, je vis une lueur blanchâtre tellement aveuglante que je fus obligée de protéger quelques-instants mes yeux. C’était une silhouette d’un humain, une femme plus précisément, celle-ci me tendit son bras pour que je l’attrape. A ce moment-là, je ne savais guère quoi faire. Accepter ou refuser de prendre sa main ? Méfiante, j’hésitai. Cela pouvait-être une illusion qui veut se jouer de moi.

Oh et puis au diable mes doutes ! Je lui pris sa main glaciale tout en essayant d’apercevoir son visage, tout ce que je pus voir était ce large sourire sadique satisfait de ce mauvais choix. Quelle idiote je fais ! Pourquoi, je n’écoute jamais mes premières pensées ? Démoralisée, je ne remarquai pas qu’elle fit apparaître un énorme trou noir sous nos pieds. Qu’est-ce qui va encore m’arriver ? C’est alors que celle-ci me jeta à l’intérieur. Surprise, je poussai un cri et me laissais tomber sans savoir où j’allais atterrir.




Prise de panique, je me réveillais en sursautant, encore terrifiée de ce qui venait de se produire. Mon corps tout entier tremblait, tellement qu'il ne se remettait pas de ce qui venait de lui arriver ainsi que ma respiration encore saccadée. Je regardais d'un œil vif les alentours, qui m'étaient vraiment familiers. Au bout de quelques minutes, je me mis à rire.


« Ce n'était qu'un stupide rêve ! »


Après m'être remis de mes émotions, je me dirigeais à pas lourds dans la salle de bain qui se situe pas si loin de ma chambre afin de me rafraîchir les idées. J'enclenchais la mise en route de l'eau et me rinçais le visage, qu'est-ce que cela peut faire beaucoup de bien après une mauvaise nuit !

Après cette légère toilette, si on peut appeler cela comme ça, je m’apprêtais à descendre rejoindre mon père qui devait être déjà réveillé le connaissant jusqu'à ce que je vis un objet volant non identifié faire son intrusion dans ma chambre ! C'est alors que je m'empressais d'aller a sa rencontre. Je le cherchais partout; dans mon lit, qui d'ailleurs après mon passage ne ressemblait plus à rien. J'ai vérifié en dessous des meubles, manquant à plusieurs reprises de me cogner la tête. Ah je sais ! Sur le bord de la fenêtre !

Toujours rien.

Je me suis assise sur ce qui restait de mon lit et abandonnai l'idée de toute éventuelle recherche, lorsque mes yeux se dirigèrent sur quelque chose à la couleur vert-émeraude. J'haussais un sourcil de suspicion avant de le débarrasser de ces boules de vêtements qui se trouvaient au dessus. Une fois en main, je compris vite que c'était une lettre avec écrit mon nom... Mon nom?!

"A l'attention de Dawkins Jasmine"-Asafumi

Je l'ouvris immédiatement et m'empressai de la lire sur le parquet froid.
Juste après ma lecture, je ne savais pas quoi en pensée. Depuis le temps que je rêve de partir loin d'ici, dans un endroit ou je me sentirai comme chez moi.. Et là, une lettre m'offre la possibilité de le faire?! Maintenant deux questions trottent dans ma tête. Est-ce que j'accepte, et je serai la plus heureuse? Ou alors, je reste ici malheureuse mais sans quitter mon père? Il fallait que je lui demande son avis ! Mais avant de me relever pour aller le rejoindre, celui-ci était déjà à l'entrée de ma chambre sachant déjà de quoi parlait cette lettre.


« Tu vas accepter leur offre, Jasmine?»

«Je n'sais pas, parce que si j'accepte tu resteras tout seul ! Dis-je avec une pointe de tristesse dans la voix.»

«Ne t'en fais pas pour moi, je suis assez grand pour me débrouiller tout seul.»


Sur ces mots, je l’enlaçais de toutes mes forces.


«Merci papa ! Merci pour tout ce que tu as fait !»


«Oh ce n'est rien, je n'ai agis qu'en mon rôle de père, rien de plus.»


Je ne pourrai jamais le remercier comme il se doit. Depuis ma naissance jusqu'à ce jour, il n'y eut que lui pour s'occuper de moi. Supportant mes crises de nerfs, mes dépressions, mes coups de folies... Franchement, je le félicite de m'avoir supporté toutes ces années. Tu vas vraiment me manquer, papa.






Me voila devant Asafumi. Valises en mains, j'étais terriblement impatiente que ces gigantesques portes ouvrent et me laisse entrer dans cet endroit où tout le monde se ressemble, enfin presque, car personne ne peut me ressembler ! levais-je le point en l'air, heureuse de commencer une nouvelle vie.